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La faiblesse de l'euro dope l'export de blé tendre

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L'euro, qui valait 1,4 dollar en mai 2014 n'en valait plus que 1,15 mi-janvier ! Ce plongeon résulte de la volonté de la Banque centrale européenne de faire baisser l'euro conjuguée à une politique monétaire américaine qui, elle, vise à renforcer le dollar. La banque d'investissement Goldman Sachs pense que la parité parfaite pourrait être atteinte dès la fin 2016.

« La baisse de l'euro nous aide, par rapport à l'Egypte, applaudit Rémi Haquin, président du conseil spécialisé céréales de FranceAgriMer. Au 8 janvier, la France se plaçait ainsi comme premier fournisseur du Gasc égyptien (1,32 Mt) devant la Roumanie (1,02 Mt) et la Russie (0,88 Mt). 240 000 t supplémentaires avaient été encore vendues le 15 janvier. Ce n'est pas le cas pour l'Algérie avec qui la France a fait pour l'instant moitié moins d'affaires que la campagne passée, pour des raisons de qualité. « Fin décembre 2014, les expéditions vers les ports algériens n'atteignaient que 1,4 Mt contre 2,7 Mt un an auparavant », confirme Coop de France. FranceAgriMer y constate l'émergence d'une nouvelle concurrence de la part de l'Allemagne, de la Pologne ou des pays baltes.

Malgré tout, « l'origine française continue à afficher une compétitivité prix sans égal », constate Olivia Le Lamer, responsable de l'unité Grandes cultures de l'établissement public. FranceAgriMer a ainsi relevé de 300 000 t en un mois ses prévisions d'exportations sur pays tiers pour la campagne 2014-2015, à 8,8 Mt. Ce qui permet d'ailleurs de soulager un peu le stock de report prévisionnel, tout de même évalué à 4,3 Mt !

Cette nouvelle estimation d'export ne tient pas compte de la nouvelle taxe sur les exportations russes de céréales d'au moins 35 €/t valable jusqu'à la fin de la campagne. « Ce sont 2 à 3,5 Mt de blé russe selon les estimations qui ne trouveront pas le chemin du marché mondial, fait savoir Olivia Le Lamer. L'Union européenne devrait en bénéficier, et en premier lieu l'Allemagne selon l'hypothèse la plus probable, la qualité présente outre-Rhin étant la plus proche de l'origine russe. On n'exclut pas d'ailleurs que l'Allemagne ait en contrepartie besoin d'importer des blés français fourragers. »

Renaud Fourreaux

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